Plus de chimie organique! Nos exams sont terminés, nous redevenons des électrons libres! Au sortir du campus, j'entraîne Ori avec moi dans les rues de la vieille ville depuis la Porte de Damas, appareils photos en main, flegme touristique affiché, avec une pointe d'angoisse quand même. Pas un soldat en vue, nous sommes seuls dans ces allées tortueuses aux sonorités arabes et à l'odeur de myrrhe.
Chargés de palmes, les patriarches et leurs ouailles auront le matin remonté la Via Dolorosa avant de s'engouffrer dans une brume d'encens par les imposantes portes de bois du très disputé St-Sépulcre, portés par les notes austères des chants byzantins. L'an dernier, les désaccords entre les moines étaient tels qu'une véritable guerre picrocholine avait éclaté entre les fidèles des églises d'orient, entre coups de crucifix et vociférations.
Aux heures chaudes de l'après-midi, nous suivons le cortège feuillu des églises d'occident, chants arabes, cantiques, tambours et étendards au vent. Ils descendent le Mont des Oliviers vers un monastère catholique accompagnés des mouvements scouts palestiniens et suivis par une foule hétéroclite.
Pour les voir en grand il faut cliquer!
Ils sont peu, à peine quelques milliers. Les femmes voilées de la vieille ville dévisagent d'un air amusé ces soldats juifs un peu éberlués qui regardent les chrétiens défiler et reproduire le rituel millénaire du dimanche des Rameaux. Etrange mise en abîme d'une situation pour moi comme inversée.
Assis sur le toit de l'hospice autrichien, un morceau d'apfelstrudel dans une main, le souffle d'un vent printanier descend sur la ville. Les cloches du couvent de l'Ecce Homo sonnent, une fois. Puis d'autres, suivies par l'appel à la prière de la mosquée d'en face, repris par toutes celles du voisinage. Nous redescendons vers l'esplanade du Mur des Lamentations pour retrouver une sortie vers la ville moderne qui se prépare à revivre dès demain l'histoire de la sortie d'Egypte en famille autour d'un repas de fête...
Pessa'h samea'h! Et joyeuses Pâques à vous!
3 commentaires:
c'est agréable à lire. C'est paisible.
bonnes fetes de paques.
ton voisin du nord.
Une pensée pour tous les moutons qui vont être dévorés ces prochains jours. (miam!)
Joyeuses Pâques, Perle!
Bah, ils sont aussi croquants qu'ils étaient craquants!
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