1 mars 2010

"Joyeux Pourim!"


"Le royaume Ah'ashverosh s'étendait de l'Inde à l'Ethiopie sur 73 provinces. En ces jours, le roi reignait sur son trône depuis sa capitale, Shushan..."

Ainsi commence le livre d'Esther, lu en place publique à travers le pays à l'occasion de la fête de Pourim, qui relate l'extraordinaire succession de coïncidences qui permirent à la reine Esther d'user de sa malice pour sauver de la perte les Juifs de Perse et causer la chute du méchant vizir Amman. Pour compliquer un peu les préparatifs, Jérusalem, Hebron et quelques autres villes antiques retardent la lecture d'une journée à lundi, afin de symboliser la lente propagation de la nouvelle de par leurs hautes murailles de pierres.

Sous un déluge de pluie, les étudiants de la fac de médecine se sont pressés, malgré le jeûne traditionnel jeudi, affublés de costumes divers avant de profiter d'un long weekend prompt à adoucir le choc brutal de la reprise des cours. Depuis, les explosions des feux d'artifices retentissent, tandis que certains ont fort à coeur de satisfaire un des commandements de la fête qui suppose de boire assez pour confondre le diabolique Amman avec le juste Mordechai.

A l'ouverture du cours de Chimie Organique jeudi...

Le temps du weekend, dans les quartiers religieux, les petites filles ont rivalisé de leurs coiffes irisées en longs costumes de princesses, pendant que dans toute la ville, les enfants devenaient soldats, policiers, chevaliers, sultans, jedis... Et leurs parents aussi s'y sont mis! Dans le bus vers la station centrale ce matin, je croise une Baba Yaga laide à faire peur, et un grand Batman fort occupé à faire asseoir sa petite Catwoman.

En montant dans le bus pour Tel Aviv, un appel retentit dans la station. La même voix formatée qui d'ordinaire s'adresse à la foule pour interroger sur un sac abandonné vient cette fois informer que la lecture de l'histoire d'Esther se fera à 13h précises au troisième étage devant le quai 16. La réaction du chauffeur arabe qui poinçonne mon billet ne se fait pas attendre: "il ne vous manque plus qu'un minaret!"

1 commentaire:

Gaelle a dit…

Parfois Libé a des bonnes idées! Une perspective rafraichissante!